lundi 18 septembre 2006

Orgasme de choix

C'est la rentrée des classes. Alexandre et Hadrien vont à l'université, comme l'an passé. Le stress du premier jour, ce n'est plus pour eux. Ils ont rendez-vous avec leurs copains à la cafétéria. Hadrien reste, comme à son habitude en retrait parce que, même s'il a des affinités avec eux, il n'arrive pas à s'intégrer et à faire semblant d'être comme eux. Chose qu'Alexandre maîtrise parfaitement.
A ce propos, Alexandre s'est constitué une bande plus fermée, une bande d'"intimes" à qui il raconte ses frasques sexuelles avec Isabella, Linda ou encore Julie,... Parfois, il ne se rappelle même plus les prénoms. Toujours est-il que les histoires de cul intéressent les camarades d'Alexandre.

- La dernière que j'ai fréquentée, c'était une vraie tigresse !
- C'est qui ?
- On la connaît ?
- Ouais, elle est dans notre promo. C'est la nana qui traîne avec Catherine et Ambre.
- J'vois pas.
- Celle qui chante dans un groupe de métaleux. Celle qui s'habille en fausse goth new age.
- Hein ?
- Christine ?
- Ouais.
- Ah ! C'est celle qui tourne dans les vidéos des deux tarés en Arts du Spectacle ?
- Ouais.
- Et donc ?
- Donc c'est une vraie tigresse. La nana déjà, elle annonce qu'elle est pas conventionnelle. J'me disais que tu vois c'était comme ces fausses rebelles qui trouvent hardcore de faire ça la lumière allumée mais putain, même pas !
- Genre ?
- Genre déjà, j'ai été surpris quand elle m'a laissée la lui foutre dans l'cul tu vois.
- Comme ça ? Et elle était pas bourrée ?
- Non, c'est son truc. Elle aime qu'on la prenne par derrière. Et vas-y que si j'y allais mollo je me faisais limite engueuler comme de la merde !
- Sérieux ?
- Mais ouais ! Enfin y'a pas que ça.
- Bah quoi ? Elle a des sextoys ?
- Ouais mais c'est pas ça le plus marrant. Le truc, c'est qu'elle jouit pas si je l'étrangle pas.
- Tu te fous d'not' gueule ?!?
- Non.
- Mais tu fais comment ? Enfin je veux dire, tu lui sers le cou jusqu'à ce qu'elle respire plus ?
- Ouais ! Je l'étrangle, et quand elle devient toute rouge, elle vient. La première fois, j'suis resté con quand elle m'a dit de lui faire ça. J'm'y attendais pas.
- Putain, tu m'étonnes que ça doit te changer des p'tites connes qu'on saute au bahut !
- Exactement. Et pis j'ai pas intérêt à me relâcher ! C'est un vrai taf ! Limite, je bosse plus qu'une star du porno !
- Ah ah ah !
- Ah ah ah !
- Bah attends ! Faut que je la saute, que je lui bourrine le fion, que je l'étrangle, que je me concentre sur ma queue tout en faisant gaffe de pas la tuer tu vois ! Parce que ça arrive vite ce genre de conneries ! Et j'ai pas envie de me retrouver à baiser un cadavre !
- Oh putain ouais !
- Bah ouais !
- Et tu crois que c'est pareil pour les mecs ?
- De quoi ?
- Du fait qu'on jouit en s'étranglant ?
- Bah je sais pas, t'as qu'à le faire en te branlant et tu nous raconteras !
- Ah ah ah !
- Ah ah ah ! T'es con !
- Ah ah ah !
- Bah je pensais que peut-être, je pouvais en parler à ma copine...
- Cathy ? Ouais, tu vois ça m'étonnerait. Le seul vice qu'elle doit avoir c'est d'être une sacrée fouteuse de merde mais c'est tout.
- Ta gueule !
- Bah admets !
- ...
- Mais au pire, tu peux voir avec une pute ou bien avec une des chaudasses de la fac... ou je te refile Christine... Encore que...
- Quoi ? T'as peur que je lui fasse plus plaisir que toi ?
- Oulà, j'en doute gamin ! J'ai une réputation, et elle est pas basée sur des rumeurs infondées !
- Ouais ! Ah ah ah !!!

Deux semaines après cette conversation, comme l'avait prévu Alexandre, Franck avait succombé à son envie d'essayer. Il n'y eut pas d'autres conversations entre les trois copains. Juste le téléphone qui sonne, une annonce, des larmes et un enterrement. La curiosité n'est pas qu'un vilain défaut, c'est aussi un luxe qu'on a du mal à rembourser.

Une jeune femme avait masturbé Franck. Il s'était attaché une corde autour du cou. Une corde attachée en hauteur, fixée au plafond de la grange familiale de ses parents. La campagne est un endroit magnifique. Outre les mottes de pailles, on y trouve toutes sortes de choses pour réaliser ses fantasmes sexuels. Franck avait joui entre les mains de sa complice. Il n'avait simplement pas pensé que debout, il aurait du mal à se remettre sur la pointe des pieds pour se libérer. Il n'avait simplement pas pensé que le temps que cette jeune femme finisse de s'essuyer les mains, elle l'aurait oublié depuis trop longtemps au bout de sa corde. Il n'avait simplement pas pensé qu'il aurait pu trouver mieux que la soeur de son meilleur ami.

mardi 12 septembre 2006

Impératrice rouge

Extrait du carnet d'un sadique :

9 septembre :
J'ai suivi cette femme que j'ai vu dans le café la semaine dernière. Elle est revenue comme tous les soirs depuis lors. Elle est toujours habillée de la même manière. On croirait à une entité magique. Il y a quelque chose d'étrange chez cette femme. Elle dégage un parfum de mystère démoniaque.
Elle est brune. Elle a les cheveux longs. Elle a le teint extrêmement pâle. Elle a les yeux presque bridé la nuit. Le jour par contre, elle ressemble à une européenne. Elle a des yeux d'un noir presque monstrueux. Elle a des lèvres si pulpeuses que ça attirerait n'importe quel homme normalement constitué. Elle y dépose toujours un rouge à lèvre très rouge. Incroyablement rouge. Elle porte une jupe noire. Des collants noirs. Des bottines rouges. Et elle a un manteau rouge. Avec une capuche.
Je l'imagine petit chaperon rouge et moi grand méchant loup lui courant après.
Je l'imagine dans ma voiture, à l'arrière, allongée.
Je l'imagine étendue dans les bois avec moi à l'intérieur de son corps.
Aujourd'hui, je l'ai abordé. C'est pour ça que je note enfin sa description dans ce journal. J'ai été lui parler. Lui demander ce qu'elle faisait dans la vie. Des trucs bateau. Elle a répondu avec une telle froideur. C'est bizarre de dire ça mais elle avait quelque chose de naïf mais de dangereux dans le regard. Comme si elle était un appât. Mon dieu, j'aimerai être le poisson qui l'avalera.

10 septembre :
Elle était encore là. Elle a accepté de prendre un café avec moi sous la forme d'un vrai rendez-vous. J'étais très excité. J'ai attendu longtemps. J'avais hâte de pouvoir écrire ça. On a discuté longtemps. Elle était immobile. Et parfois, je n'ai pas compris, mais elle riait. Je me suis senti comme une de mes victimes. Et bizarrement, je pensais que si ça devait m'arriver, ça m'énerverait mais au contraire, elle, elle m'intrigue. J'aimerai l'amener dans mon refuge. Non, en fait, j'aimerai voir à quoi ressemble son refuge. J'aimerai voir où elle vit. J'aimerai voir sa chambre. Je l'imagine aussi dégueulasse que moi. Avec des chaînes au lit, des menottes dans les tiroirs. J'aimerai qu'elle ait du poison dans sa cuisine. J'aimerai que sa chambre soit rouge, noire et blanche, comme des vêtements. J'aimerai qu'elle soit une impératrice glaciale mais pas frigide. J'aimerai qu'elle devienne ma complice. Elle et moi dans une grande ferme qu'on retaperait ensemble, où on amènerait nos jeux, où on se filmerait, où on baiserait comme des dieux. J'ai rendez-vous demain.

11 septembre :
Je suis chez elle. Elle m'a montré une pièce où elle dit enfermer des gens. C'est jouissif. Putain elle est parfaite. C'est une créature parfaite ! Mon impératrice rouge. Elle veut que je reste chez elle. Il est 23h et je vais dormir dans sa cave. Elle ne m'a pas enfermée. Elle voulait juste que je la teste. Elle vient d'installer des dispositifs de torture dans l'arrière salle de cette cave mais c'est fermé à clef. Elle me montrera demain. J'ai hâte. Elle m'a dit qu'elle m'attendait. J'aime cette idée que nous étions destiné à nous rencontrer. Comme des âmes soeurs. J'aimerai qu'elle me dise de m'installer chez elle. Je pense que c'est faisable, elle m'a dit avoir eu comme un coup de foudre pour moi. C'est dingue mais j'adore ça. Cette fille est encore plus dérangée que moi. Elle se couche avec son maquillage. Son pyjama est rouge sang, comme si elle l'avait teint avec du vrai. Elle aime aussi l'idée que j'écrive tout dans ce carnet. Elle est parfaite.

12 septembre :
Elle est formidable. Je suis en train d'écrire ces lignes pendant qu'elle me torture. Elle veut que je note tout. Elle commence par m'arracher les tétons. Elle a une pince, une longue pince qui me fait mal. C'est énorme. Je ne sais même pas comment elle s'appelle ! Elle a un fer pour marquer le bétail. J'aimerai qu'elle s'en serve sur moi. J'ai déjà marqué mes petites filles mais je n'ai jamais été traité comme ça.
Là, elle me fouette avec un fouet. C'est pour ça que j'ai une écriture quasiment illisible. Il faudra que je garde la page d'à côté pour réécrire ce que je note. Putain de merde, ça fait mal ! J'adore ça. Elle m'a attaché les pieds. Elle ne peut pas lier mes mains. Je dois écrire et tenir mon carnet.
Elle m'a installé à une table. J'écris dessus. Elle me scarifie le dos. Elle dessine sur ma peau. Ce sont sûrement des dessins mystiques, comme ceux affichés dans sa chambre. Elle me découpe des bouts de peau. Elle les met dans l'assiette qu'il y a sur la table en face de moi. c'est génial cette couleur ! Elle les prend en photo dans l'assiette. Au fur et à mesure qu'elle me les arrache. Elle fait ça avec un professionnalisme. Elle n'a aucune expression sur le visage. Comme si elle exécutait telle une poupée le scénario qu'un esprit aurait écrit pour elle. Je suis fascinée.
Elle m'a mis debout. Il y a une table suffisamment haute pour que je continue à écrire. Elle a pensé à tout. J'ai les pieds en sang. Elle m'a arraché les ongles des orteils. Elle les a fait brûler dans un verre. Le bruit... Ca crépitait. C'était rigolo. Oui, rigolo était le mot. Ca crépitait et c'était rigolo. Le verre a explosé sous l'effet de la chaleur. Elle est en train de m'ouvrir les testicules. Elle voudrait voir l'intérieur. Elle coupe et photographie. Je lui ai dit que la douleur commençait à m'empêcher d'écrire mais elle avait de l'héroïne. Elle avait pensé à tout. Désormais, ça va mieux. J'adore ce qu'elle fait. C'est une artiste. Elle a enlevé ce qu'il y avait dedans et a mis le contenu dans un bol. Elle a tout posé sur la table. Je suis nu. Et je me sens bien.
Ma langue se trouve désormais dans l'assiette avec les morceaux de mon dos. Elle a pris son temps. Elle avait anesthésié localement pour que je ne m'évanouisse pas. Ca fait très bizarre de ne plus bouger la langue. Je la sens encore mais comme si elle était engourdie. Pourtant, elle est à quelques mètres de moi. Je trouve ça beaucoup plus beau dans une bouche que dans une assiette. J'essaie de ne pas penser que c'est la mienne, sinon j'aurai honte d'avoir une langue qui ressemble à celle d'un veau.
Il fallait qu'elle essaie cet objet. C'est délicat à décrire. C'est comme un bâton avec des pics qui sont orientés dans un sens, de manière à ce que lorsqu'elle me l'enfoncera , si on tente de le sortir, ça m'arrachera l'intérieur. Ce bâton est petit mais les pointes ont l'air douloureuses. Nous allons de plus en plus loin. Ca y est, c'est dedans.
Elle veut m'ouvrir la poitrine pour récupérer des organes. Voir quand je peux y laisser la vie. Cette fille est tout bonnement incroyable. C'est une déesse. Elle m'ouvre avec un scalpel. Je suis anesthésié, toujours et elle m'a encore injectée une dose de je ne sais pas trop quoi. Elle semble savoir ce qu'elle fait. C'est dingue, elle est vraiment douée ! J'écris de plus en plus mal. Je ne vois pas ce que j'écris. Oh mon dieu, je vois mon

dimanche 10 septembre 2006

La fièvre du samedi soir

- Hadrien... T'as vu la nana là-bas qui me regarde ?
- La rousse ?
- Ouais, répondit-il avec un sourire sournois et satisfait.
- J'crois que tu ferais bien d'aller la voir. Y'a moyen que tu passes une bonne soirée.
- Sarah, elle est où ?
- Là-bas avec son "musicien".
- Ok. Bon, surveille la, j'l'aime pas trop c'connard.
- Ah ! ah ! ah ! Alex, t'arrêtes tes conneries deux minutes ? Sarah elle est grande ! J'serai toi, je me ferai plutôt du souci pour son gars !
- Mouais... Enfin bon, j'vais aller voir si cette petite minette veut venir rigoler avec moi.
- A dans deux heures alors ?
- Deux heures ? Tu rigoles ? J'ai lu un truc dans un des bouquins que j'ai emprunté à la nana que j'ai "vu" la semaine dernière
- Un bouquin sur quoi ?
- Tu sais, sur le cul, tout ça !
- Mais tu vas faire l'homme normal ?
- On verra. Déjà j'vais voir si elle s'intéresse à moi et si c'est le cas, on verra.
- ...
- Plus je la regarde et plus j'ai envie de la bouffer.
- Tu me raconteras ?
- Si j'fais rien d'exceptionnel, j'aurai rien à raconter.
- Ouais, et sinon, tu m'appelles ?
- Ah ! ah ! ah ! Ouais ! Allez, à tout à l'heure !

Alexandre s'approche de cette fameuse rousse sous le regard amusé de son frère. Sarah remarque qu'il s'éloigne d'Hadrien. Elle prie son ami de la suivre jusqu'à Hadrien.

- Il va où Alex ?
- Il va draguer, continue de rire Hadrien.
- Tiens au fait, je te présente Sébastien. Il est musicien.
- Salut.
- Salut.
- Tu connais ma soeur depuis longtemps ?
- A peu près six mois.
- C'est marrant qu'elle nous ait parlé de toi qu'y'a que deux semaines, hein ? en regardant sa soeur,
- Ouais ouais plein ouais. Dis ! Au lieu de dire des conneries, tu vas nous chercher à boire ?
- Ok, j'ai compris. Tu me gicles pour que je t'intimide pas ? Ah ah ah !
- Ouais, c'est ça... t'es si perspicace !

Sur ce, Hadrien s'éloigne en rigolant. Il se doute que faire passer sa soeur pour une nana lambda aux yeux de l'imprudent, c'est ce qu'elle attendait. Une saleté de manipulatrice qu'elle est ! Il se dirige vers le bar... Il se sert un verre et part accoster la jolie blonde qui tente d'attirer son attention depuis qu'il est arrivé. Comme s'il ne l'avait pas remarquée...

"Toi, ma p'tite, tu vas pas finir la soirée."

"Toi, beau brun, j'vais te faire hurler toute la nuit."

- Salut. Hadrien.
- Enchantée. Moi c'est Ezra.
- Tiens, c'est charmant !
- Ce n'est pas très courant je sais, sourit-elle.
- En effet. Dis moi, qu'est-ce que je dois attendre d'une jolie fille comme toi qui me dévore du regard depuis plus d'une heure ?
- Euh... rougit-elle,
- Si tu crois que je ne t'ai pas remarqué ? J'ai peut-être l'air con mais j'suis pas naïf.
- J'vois ça !
- Alors ?
- Disons que j'esperai savoir qui se cachait sous ces fringues si classes, tu vois ? Savoir comment tu t'appelles, d'où tu es, ce que tu aimes dans la vie ? Ce que...
- Ca t'interesse vraiment ou c'est juste pour meubler et m'attirer je ne sais où ?
- Tu crois que je suis une fille facile ?
- Si tu m'dis ça tout en souriant, j'sais pas trop quoi penser.
- Ah ! Ah ! Ah !
- En plus elle a un rire merveilleux... Tu m'intrigues Ezra !
- On se casse ?
- Comme tu veux... Moi je te suis. Tu as une idée de là où tu veux m'emmener ?
- Tu verras ! J'vais te montrer que les blondes à l'allure de Marie-couche-toi-là peuvent surprendre !
- J'ai jamais pensé ça d'toi chérie. mais avant, j'vais voir ma soeur pour lui filer les clefs de la caisse.
- Ca marche.

Tout en retenant son sourire conquis, il se dirigeait vers Sarah, toujours en train d'embobiner son cavalier.

- Sarah ? J'me casse. J'me suis fait draguer par la blonde là-bas.
- Ok. Et tu rentres comment ?
- Avec sa caisse quand j'en ai fini avec elle.
- Tu veux dire qu'elle va te raccompagner, demande Sébastien.
- Euh, ouais. Tiens, j'suis venue te filer les clefs. Tu rentres pas trop tard ?
- Comme vous deux.
- Bon, alors à demain pour le petit déj' !
- Bonne chasse.

Elle regardait Hadrien s'éloigner après un clin d'oeil qui signifiait beaucoup plus qu'une simple soirée conventionnelle avec Ezra, la désormais oubliée.

- Dis moi Seb, on fait quoi là ?
- Bah on discute pourquoi ?
- Ecoute, je sais pas toi mais ça fait pas mal de temps qu'on se connaît et je voudrais savoir combien de temps encore tu vas me faire le numéro du mec pas intéressé.
- Quoi ?
- Si tu arrêtes de me prendre pour une pauvre petite fille et que tu m'emmenais chez toi pour qu'on passe aux choses sérieuses ?

Surpris mais concentré à ne pas se laisser submerger par sa trique soudaine, il saisit Sarah par le bras, l'emmenant jusqu'au parking.

- Prends ta caisse, je prends la mienne, je te suis. On va chez toi ?
- Ouais.
- Ok, alors je te suis, play-boy.

Sarah entrait dans sa voiture, mettait le contact, allumait son autoradio qu'elle mit à fond. Elle réfléchissait au meilleur moyen pour passer une bonne soirée avec son nouveau jouet. Allait-elle l'attacher ? Au lit ou sur une chaise ? Allait-elle le ballonner ou le laisser hurler ? Comment pouvait être son appartement ? Avait-il une salle de bain avec une baignoire ? La salle de bain serait-elle suffisamment grande ? Arriverait-elle à exploiter tout le potentiel de l'endroit ? Elle faisait confiance en son instinct. Elle cherchait juste le moyen de jouir pleinement de ce jeune homme. Elle n'avait jamais abusé d'un musicien. Il avait probablement une guitare chez lui. Elle sourit.

Sébastien, dans sa voiture, se remerciait d'avoir pensé à acheter des préservatifs dans l'après-midi. Il se demandait si elle allait prendre tout en main, petite cochonne qu'elle avait l'air. Il se mit à chanter dans sa voiture pour se calmer, penser à autre chose. Il se demandait s'il avait du lait, du café ou du thé pour le petit déjeuner car oui, il espérait bien qu'elle resterait jusqu'au petit matin. Sur la route, il aperçut Alexandre sur le trottoir, avec sa conquête. Il se remit à penser à son amie qui le suivait.

Alexandre, saoul mais toujours lucide de ses actes s'apprêtait à emmener la jolie rousse jusqu'à une ferme qui appartenait encore plus ou moins à la famille de sa mère. Cette ferme ne se trouvait pas très loin de la ville et pour y aller, il connaissait un raccourci à travers les lotissements. Bientôt, le lit allait resservir. Les crochets de la grange allaient retrouver la couleur du temps où ils étaient utilisés. Les bassins allaient redécouvrir le toucher d'un liquide qu'Alexandre trouvait sensuel. Il allait retoucher à ce qu'il qualifiait de "dessert des dieux". Le chemin n'était pas éclairé, personne ne pouvait voir qui l'empruntait. Très peu de monde connaissait d'ailleurs ce chemin. Probablement que ces personnes étaient décédées ou séniles à l'heure où Alexandre et Myna foulaient la terre menant vers le début de leur véritable soirée.

Pendant ce temps, l'aîné se trouvait dans la voiture d'Ezra. Il pensait à ce qu'il avait à faire cette semaine. Hadrien n'est pas du genre à jouir d'avance d'une situation future. Il préfère anticiper les désastres, les fuites, les camouflages plutôt que les véritables instants de bonheur. Il n'aimait pas être déçu. Ce soir qui plus est, il ne voulait rien planifier. Il voulait voir quel effet ça pouvait faire d'être utilisé, manipulé par quelqu'un. Il allait la laisser tout prendre en main. La surprise qui l'attendait serait probablement plus intense que ce qu'il avait déjà goûté. Ezra ne s'imaginait pas qu'elle serait vaccinée à vie de ces rencontres subites. Tiens, "vacciné à vie", voilà qu'elle est terriblement amusante cette expression !