mercredi 17 septembre 2008

Izen

Je l'ai croisé à une soirée chez mes nouveaux amis, le couple de la bande. Ils nous ont invité pour une soirée crêpes. Bien sûr, il y avait d'autres gens en couple mais ils étaient venus seuls. J'avais enfin trouvé des gens qui ne sortaient pas perpétuellement avec leur ombre. Donc il y avait le couple, Monsieur N, Lune, Patricia, Ralph, Vince et d'autres que je vois souvent mais dont je n'arrive jamais à retenir le nom.
Celui qui avait toute mon attention, ce n'était pas Monsieur N qui était caché derrière ses lunettes, concentré sur sa partie de poker, occupé à foutre une raclée à ses partenaires. Patricia est une femme. Ca a le désavantage que je me fous complètement de ce qu'elle peut bien dire ou faire. Ralph était encore lancé dans une interminable tirade poétique que personne n'écoutait mais qui le faisait vibrer. Vince regardait la télé avec les autres.
Non, celui que j'observais avec insistance depuis une bonne demie-heure, c'était Lune. Peut-être parce qu'il avait sensiblement le même comportement que moi. Être là sans vraiment l'être, penser à quelque chose ou quelqu'un qui n'est pas ici avec lui et pourtant, observer ce qui se passe et y prendre part.
L'intérêt mutuel a été exprimé via un regard serein, accompagné d'un sourire. L'approche fut moins calme. Le cirque a commencé quand nos personnages de clown ont pris les devants. En coulisse, les mains et les caresses ne mentaient pas.

Je ne l'ai pas revu par la suite. Enfin pas avant sept mois. On s'est revu à une soirée moins intimiste, dans un bar. Le cirque a recommencé et à l'abri des regards, toujours la même chose. Les regards, les caresses furtives, le souffle à des endroits qui appelle le frisson.

Les critiques sont unanimes, c'est un séducteur. Il n'aime pas une femme mais la femme dans toute sa généralité. Il la défend, la respecte et l'aime passionnément. Il l'aime toute la nuit, voire plusieurs nuits de suite. Personne ne se prononce en faveur d'une longue histoire passée. Tout le monde s'accorde à dire qu'il n'a jamais mis ses œufs dans le même panier et qu'il en a beaucoup...

Je me rappelle qu'à l'époque où je vivais avec les garçons, j'avais croisé ce genre de mecs. Le genre qui courtise, qui rend jaloux et qui pense pouvoir tout obtenir, ne jamais tomber sur une plante mortelle. Celui-ci était peut-être pire. Protecteur avec tout son jardin, à n'imaginer ses fleurs que belles, fragiles et à ses pieds. Le grand seigneur les protège.

L'envie du jeu est forte, très forte mais je ne sais pas si c'est bien judicieux de replonger là-dedans. Maintenant, j'ai une vie saine, j'ai une structure beaucoup plus "normale" et je dois m'y tenir. Qu'est-ce que je dois faire.

Aucun commentaire: