jeudi 2 octobre 2008

Retour des Morts

Hadrien,

Je ne sais pas par où commencer. Je me rends compte que je t'ai fait énormément de mal en disparaissant comme ça. Mais je pensais à l'époque que c'était la meilleure solution. La confiance que je te donnais aurait fini par te perdre. Tes oeuvres sont magnifiques et tu ne vis que pour elle. Je ne pouvais pas risquer de comprendre tout ça. Je suis désolée de m'être enfui comme ça. Je suis désolée d'avoir mis tout ça en scène. Je suis désolée d'être partie sans explication mais tu n'aurais pas compris.

Puisque tu voulais la vérité alors la voilà. En temps normal, quand on s'aime, on se réjouit, on se fixe, on vit heureux mais tu n'es pas le prince charmant. Je suis partie quand j'ai commencé à trop t'aimer. On ne pouvait pas avoir cet handicap toi et moi. Tu sais très bien comment finissent les gens comme nous lorsqu'ils trimballent pareilles faiblesses avec eux. On est bien mieux l'un sans l'autre.

Je t'aime assez pour ne pas t'oublier, pour penser à toi, pour ne rien regretter, pour avoir envie de t'avoir dans les bras mais j'ai essayé de m'empêcher de t'aimer au point de vouloir prendre soin de toi, de te supporter, d'espérer qu'on puisse être ensemble pour de vrai et qu'on arrive à se donner l'un à l'autre sans avoir peur de trop donner.
Je ne veux pas t'aimer au point où j'en arriverai à faire des sacrifices juste "parce que c'est toi". Je ne veux pas que tu me fasses souffrir et je ne veux pas te faire du mal non plus. On se serait dévorer.
La situation comme je te l'ai imposé, est idéale parce qu'on a eu que les avantages sans provoquer les inconvénients mais surtout les risques. Et je ne veux pas me laisser t'aimer au point où je me dirai "un jour peut-être, on se retrouvera" parce que ça reviendrait au même. On perdrait tout le jour où on se perdrait pour de vrai. J'ai préféré te libérer de ce poids en orchestrant tout ça.

Hadrien, tu dois aller de l'avant, continue ta vie, cesse de me rechercher.

Aucun commentaire: