lundi 6 octobre 2008

Retour des Morts (-1)

S'il y a bien une chose qui m'irrite, c'est l'arrogance. L'arrogance et l'imposture. Je sais, c'est peut-être mal vu venant de moi.
L'imposture de cet homme se manifeste par le beau manteau "freak", comme il aime le dire, qu'il endosse sur ses épaules d'élitiste fébriles. L'homme vibre lorsque son goût est partagé mais n'hésite pas à cracher sur le système de valeurs de son prochain s'il ne lui est pas identique.
La beauté de son verbe réside dans sa chanson, qu'il n'hésite pas à répéter encore et encore comme un vieux disque rayé. "Je suis un freak (...) je suis tellement ouvert que je ne juge personne". Mais lorsque son prochain a ôté sa garde et montrer ce qui se passe derrière les armes, il rit. Il rit si fort à s'en moquer que le voisin, précédemment si heureux de pouvoir enfin admettre ses "faiblesses", s'en retrouve avec une frustation si intense que son second prénom veut bien laisser sa place pour le terme "Vengeance". Au revoir Jacqueline, Robert, Josephine, Edmond ou encore Clémentine. Bienvenue à toi Vengeance... Ne dévore pas le reste des noms sur cette carte d'identité qu'on souhaiterait conserver.

Mais le voisin se calme aussitôt que le temps a passé et qu'il a repris sa vie, loin de cet odieux personnage.

L'arrogant en rit encore, au téléphone avec ses amis... Le freak avec ses 131 amis. Celui-là même qui se vante partout de ne pas aimer les gens, d'être seul, d'avoir la vanne facile, de faire fuir les gens. Celui-là même qui aime amuser la galerie, faire des choses décalées pour plaire, avoir un avis sur tout pour qu'on le prenne en considération, qui veut savoir qui l'aime, qui le regarde, qui le désire.

Le freak, avec ses 131 amis, n'aiment pas qu'on lui mette le nez devant un miroir. Il n'aime pas qu'on fasse le bilan de sa vie, qu'on lui explique que sa façade ne tient pas longtemps, qu'elle s'écroule dès qu'il s'explique, lorsqu'il récite son poème, celui qui fait classe. Il n'aime pas qu'on lui rappelle que le savoir ne s'étale pas mais s'utilise. Il n'aime pas qu'on lui mette le nez dans sa merde.

Le moulin à paroles a finit de rire et de débiter ses conneries. Il a suffit d'un rien. Le coincer, l'embarquer, l'enfermer, l'épuiser, le sceller. Le plus dur était fait. L'oreille droite, la langue, le nez, les doigts d'une main, la main entière de l'autre côté, le nombril (surtout parce que ça fait longtemps que je n'ai pas vu ce qu'il y a derrière) et un pied. Mais après la confession. Après qu'il ait admis le rôle qu'il joue. Après qu'il ait pleuré comme une fillette et surtout, après qu'il se soit rendu compte à quel point il pouvait être stupide. Mettre ce spécimen face à la bêtise (qu'il a si souvent pointée du doigt sans réellement arriver à la viser directement), c'était le point d'orgue de ma journée...

... mais le téléphone a sonné.


"Oui...
_______ où ça... ?
______________ ... j'arrive tout de suite.
clac."

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