jeudi 20 juillet 2006

Journal d'Hadrien

Extrait du journal d'Hadrien, 27 août :

Toujours les mêmes questions. Toujours les mêmes regards. Toujours les mêmes espérances des proches. Comme s'ils ne pourront jamais être satifait... Mais nom de dieu ! Lâchez moi !
Heureusement qu'Alexandre est là, putain. Y'a du bon parfois d'avoir un frère jumeau quand même... Irrémédiablement, il reste auprès de vous par peur des amalgames. Même s'il se contre-fout des foudres de Papa.
Il est plus fort que moi je pense... J'ai du mal à assumer le destin qui nous attend alors que lui est très impatient.
Aujourd'hui, c'est notre anniversaire, on a 17 ans. Maman a fait un gâteau gigantesque pour les potes du lycée. On sera pas nombreux. Juste la classe de terminale. Y'aura Laura aussi... Elle est intelligente, belle et futée. Il y a des rumeurs comme quoi sa famille est barge mais j'm'en fous. Elle est mon idéal. Alexandre s'est occupé de Matt. Il ne viendra pas nous déranger. Comme ça j'aurai peut-être une chance de la draguer. Ce serait vraiment bien.
Alexandre ferait tout pour moi. Je le sais maintenant. Je mesure la chance d'avoir un frère aussi fou. Les déménagements n'y changeront rien.
J'ai hâte d'être à ce soir ! La maison pour nous ! Une grande fête ! Laura ! Laura... J'suis content d'avoir acheté des capotes.



Extrait du journal d'Hadrien, 28 août :

Merveilleux. La nuit la plus magique de ma vie ! Laura n'a pas résisté longtemps... Elle est à moi ! Elle est à moi ! A moi ! Alexandre n'a même pas eu à argumenter... Tout seul. Je l'ai fait tout seul. On a eu beaucoup de travail à nettoyer le chantier dans la maison avant que Papa et Maman ne rentrent mais ça valait le coup. Remuer la terre après une fiesta pareille ! C'était magique.
Laura. Mon amour. La flamme à l'interieur de moi qui se consume.
Elle est arrivée légèrement en retard mais je lui pardonne... Elle portait une robe blanche. La mousseline lui descendait jusqu'aux genoux. Elle était coiffée comme une déesse. Elle était simple mais divine. Elle a cherché Matt pendant quelques heures. Elle l'a attendu. Et puis elle a bien vu qu'il ne serait pas là avec elle quand elle l'a vu dans le jardin avec les autres. La pauvre devait être déçue... Elle s'est mise à pleurer et heureusement que j'étais là pour la consoler. Alexandre a écarté ses copines. Toutes ces connasses qui lui tournent constamment autour pour s'abreuver de son talent, sans se soucier de l'énergie qu'elle détient au fond d'elle. Celle qui vit désormais en moi. Je l'ai emmené à l'étage, dans ma chambre. Elle n'a pas tout de suite compris qu'on allait se lier. C'était beau cette naïveté dans son regard. Si délicieuse. Si délicieuse...
Je ressens encore la résistance de ses poignets, la chaleur de son coeur, le souffle dans ses poumons, la douceur de ses jambes, le sucré de son sang... C'est plus agréable de goûter quelqu'un que de simplement s'enfoncer en elle. Même si se sentir au chaud à l'intérieur n'a rien de comparable. Mais la jouissance est éphémère... Alexandre a raison. Désormais, elle est en moi. Je la possède.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un commentaire ? Hmmm... Ca se passe de commentaire, non ?